3 Mars 2017
Djibouti a été colonisé par une puissance laïque. De même, la société djiboutienne, musulmane à près de 98%, est traditionnellement laïque. Depuis quelques années, elle fait face à l’émergence du phénomène de l’islam politique. L’Etat et les oulémas se disputent le monopole de la religion et sa place dans la société. D’un côté, par la création de nombreuses institutions publiques en charge de la gestion du culte, l’Etat a mis en place un vaste système de contrôle de l’islam. Et de l’autre, les oulémas modernes, dominés par l’élite arabisante, ont réussi à faire sortir l’islam des mosquées pour le mettre au service des contestations sociale et politique. Enfin, l’engagement politique direct des oulémas aux côtés des partis politiques de l’opposition lors des élections législatives de février 2013 donne un nouveau sens à la question.